Kalypso Nicolaïdis, Brexit et Unbound

Kalypso Nicolaïdis est professeure de science politique à l’Université d’Oxford où elle dirige le Centre d’études internationales (CIS). Prof. Nicolaïdis est spécialiste de l’Union européenne (UE), objet sur lequel elle a largement publié.

Trois significations du Brexit

Son dernier livre porte sur le Brexit et est intitulé : Exodus, Reckoning, Sacrifice: Three Meanings of Brexit. Ce livre n’ambitionne pas, à l’inverse de celui des professeurs Geoff Evans et Anand Menon qui sort à la fin du mois d’octobre, d’expliquer la décision prise par les citoyens britanniques, lors du référendum organisé en juin 2016, de quitter l’UE. Il cherche plutôt à interpréter la signification hautement politique de ce choix pour… en faire un enjeu de débat démocratique.

En effet, à la suite du référendum, les représentants du gouvernement britannique n’ont cessé de répéter, « Brexit means Brexit » (« Le Brexit signifie Brexit« ). Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que signifie le Brexit ?

En s’appuyant sur des récits mythologiques ambiguës, complexes et non exclusifs les uns des autres, Prof. Nicolaidis propose trois définitions, trois sens à donner au Brexit :

  • Le Brexit c’est l' »exode » car le Royaume-Uni a toujours eu une position particulière (pour le pire et pour le meilleur) en Europe,
  • Le Brexit c’est le « bilan » ou plus exactement le moment de faire les comptes (politiques) avant que de terribles malheurs s’abattent à nouveau sur le continent. Son symptôme ? Ce que les chercheurs qualifient d' »eurocepticisme »,
  • Le Brexit c’est le « sacrifice » : oui « ça coûte cher » de quitter l’UE mais c’est le « prix à payer » pour (re)devenir libre.

Intervention 26 octobre 2016, Institut universitaire européen (IUE), Florence, Italie

Où trouver le livre  ?

Nulle part. Pour l’instant, on ne peut pas l’acheter parce que le livre n’est pas encore publié. En revanche, on peut participer à son « financement communautaire » (crowdfunding) à partir de la plateforme de publication Unbound. Pour l’instant, il est financé à 51%. Encore 49% à financer pour que le livre se trouve en librairie. Parrainer ce projet coûte moins de dix euros. C’est de cette façon, par exemple, que Dr. Philippe Perchoc a pu publier son essai Correspondances européennes qui est, depuis, devenu un best-seller.

Avec cinq autres auteurs (tous romanciers), Prof. Nicolaïdis a présenté son projet en cinq minutes chrono, vendredi 13 octobre à la librairie Blackwell qui est une institution à Oxford. Ce n’est pas banal de voir une professeure si reconnue qui aurait des moyens de publier son livre par des voies plus habituelles (et faciles), prendre le temps d’échanger, de convaincre, de débattre sur les significations de ce tremblement de terre politique qu’ont connus les Britanniques, et au-delà les Européens, l’année dernière.

Ce choix en faveur du financement participatif rentre en résonance avec les évolutions du monde de l’édition scientifique, objet de l’intervention de John Louth qui travaille pour les presses de l’Université d’Oxford (OUP), jeudi 12 octobre, au département de science politique et de relations internationales (DPIR) de ladite université. Sans rentrer dans les détails, Louth a insisté sur l’importance accrue de l’effet produit par un livre (sur le marché de l’édition autant que sur celui scientifique des idées). Pour ce faire, le leitmotiv qu’il a transmis : être inventif (écrire sur des blogs, réaliser des vidéos, être actif sur Twitter, etc.) pour diffuser ses idées. Prof. Nicolaïdis l’a bien compris.

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