2020
[22] Faure Samuel B.H. 2020. Souverainistes et libéraux en lutte au sein du champ de l’Eurocratie. Le cas de l’adoption du « paquet défense ». Critique internationale. 89 (4): 143-163.
Résumé – Qui a défendu la constitution d’un marché intérieur de la défense au sein du champ de l’Eurocratie à la suite de l’adoption en 2009 du « paquet défense » ? Cette analyse met en lumière les acteurs de l’armement qui ont travaillé à ce changement d’action publique et ceux qui s’y sont opposés. M’appuyant sur une enquête de terrain, j’établis que cette rivalité au sommet de l’Union européenne ne se réduit ni aux intérêts nationaux qui opposent entre eux les États membres ni au clivage institutionnel attendu entre la Commission européenne et les États de l’UE. Les acteurs de l’armement défendant l’adoption du paquet défense sont des États membres et des institutions de l’UE, des acteurs publics et des acteurs industriels privés. À partir d’une approche « programmatique » se situant à la croisée de la sociologie de l’action publique européenne et de la sociologie des élites, je mets en lumière deux « associations » d’acteurs en lutte, les « souverainistes » et les « libéraux », qui se positionnent respectivement en adversaires et en partisans de l’adoption du paquet défense. Cette approche contribue à l’étude de la structuration du champ de l’Eurocratie au xxie siècle.
[21] Faure Samuel B.H. 2020. Quitter la défense européenne. Le choix de la France pour l’avion de combat Rafale. Politique européenne. 67 (1): 84-115.
Résumé – Cet article interroge la dynamique d’intégration différenciée de la défense européenne à partir de la décision historique de la France de quitter les négociations portant sur la construction d’un avion de combat européen pour préférer l’acquisition de l’avion Rafale « Made in France ». Le choix de la France pour le Rafale ne s’explique pas seulement par le travail de lobbying de Dassault Aviation et de la Snecma, comme l’affirment les arguments, libéral et néo-institutionnaliste, mais aussi par l’effet des acteurs étatiques. Cette recherche a nécessité la conduite de 89 entretiens semi-directifs auprès des élites françaises de l’armement et s’inscrit dans le développement d’une approche sociohistorique de la politique européenne par l’opérationnalisation du concept éliassien de « configuration ».
[20] Faure Samuel B.H., Lebrou, Vincent. 2020. L’Europe à géométrie variable. Pour des approches renouvelées des logiques de différenciation. Politique européenne. 67 (1): 8-25.
Résumé – Depuis le début du XXIe siècle, les études européennes ont développé leur intérêt pour l’analyse de « l’Europe à géométrie variable ». Cette introduction propose un dialogue critique avec les théories classiques de l’intégration européenne qui conceptualisent la différenciation « horizontale » (variations territoriales) et la différenciation « verticale » (variations dans la centralisa- tion du pouvoir d’une politique publique à une autre). Une troisième logique de différenciation dite « transversale » est proposée pour saisir les groupes professionnels qui travaillent à construire une Europe à géométrie variable pensée comme un fait social.
[19] Faure Samuel B.H. 2020. Defeating the Austerians of the warfare state. French arms policy through the lens of the Programmatic Action Framework. European Policy Analysis. 6 (1) [Early View : DOI:10.1002/epa2.1081].
Abstract – This article contributes to the development of the Programmatic Action Framework (PAF) based on the case study of the procurement of the French Rafale fighter jet rather than the American F-18 by the French government in the 1980s. This decision-making dilemma is explained by revealing the competition between two “programmatic cliques.” The “sovereignist” programmatic clique that defends the French option embodies the Custodians of the nation-state. The “liberal” programmatic clique that supports the American alternative represents the Austerians of the nation-state. The defeat of the Austerians of the French nation warfare state is explained by the ties weakness available to the liberal programmatic clique at the political level of decision making. To this end, 89 semi-structured interviews were conducted with the political-military and industrial arms actors.
2019
[18] Faure Samuel B.H., Joltreau Thibaut, Smith Andy. 2019. The Differentiated Integration of Defence Companies in Europe. A Sociology of (Trans)National Economic Elites. European Review of International Studies. 6 (2) : 135-162.
Abstract – Why has European integration affected some of Europe’s defence firms more than others? Specifically, what explains the co-existence of national, transnational and European champions in this industry? This article develops answers to this question from two complementary angles. First, through examining the business models and turnover of the four largest companies in Europe (BAe Systems, Airbus, Thales, and Leonardo), it shows that firms who mostly produce military goods are less likely to undergo strong European integration. Second, using an original database on the social backgrounds of these firms’ board members, two further hypotheses are tested. Using data on higher education and careers, on the one hand we show that the relationship of board members to their respective state varies from close (Thales and to some extent Airbus) to distant (BAe Systems and Leonardo). On the other, our data reveals that when the careers of these actors are frequently internationalised, this correlates to either strong European integration at the level of the firm (Airbus and Thales) or, alternatively, strong Transatlanticism (BAe Systems or Leonardo). The article as a whole thus both opens up new avenues for research on the defence industry, whilst adding political economy and sociological dimensions to existing scholarship on differentiated European integration.
[17] Faure Samuel B.H. 2019. The Choice for a Minilateral Europe: A Historical Sociology of Defence-Industrial Capitalism. European Review of International Studies. 6 (2) : 92-114.
Abstract – In order to acquire a new military transport aircraft in the 2000s, why did France decide to choose European minilateralism (A400M) rather than the alternative of Franco- American bilateralism (C-17 and C-130)? A “configurational” argument with regard to this decision is developed, using an approach that looks at the historical sociology of a political economy in arms procurement in Europe, derived from the work of Norbert Elias. This argument explains France’s choice of a minilateral Europe as resulting from the effect of social interdependence that is conceptualised by the notion of “configuration”. Establishing the positions adopted by French state and industrial actors required two years of fieldwork (2012 –2014). A total of 105 semi-structured interviews were conducted with French actors (political, military, administrative, and industrial) who took part in the negotiations from the mid-1970 to the early 2000s. Beyond presenting this data, this article contributes to the development of international political sociology by making the concept of configuration operational.
[16] Faure Samuel B.H., Smith Andy. 2019. Differentiated Integrations. Lessons from Political Economies of European Defence. European Review of International Studies. 6 (2) : 3-17.
Abstract – This special issue aims at contributing simultaneously to two key literatures within analysis of the European Union (EU) which, until now, have developed in isolation of each other: one on differentiated integration, the other on defence policies in Europe. In so doing, it also brings together different theories of political economy and, thereby, more general analyses of politics and international relations.
[15] Faure Samuel B.H., Joltreau Thibaut, Smith Andy. 2019. Qui gouverne les grandes entreprises de la défense ? Contribution sociologique à l’étude des capitalismes en France et au Royaume-Uni. Revue internationale de politique comparée. 26 (1): 11-45.
Résumé – Cet article apporte une contribution sociologique à la comparaison des capitalismes en France et au Royaume-Uni. Pour ce faire, le rapport à l’État, l’internationalisation et la financiarisation des trajectoires professionnelles des dirigeants de grandes entreprises de l’industrie de la défense (Safran, Thales, BAe Systems et Rolls-Royce) sont interrogés. La controverse entre convergence et divergence des capitalismes nationaux de la défense est dépassée par le dévoilement d’une réalité contre-intuitive et inattendue, à savoir leur simultanéité. En même temps que les pratiques des dirigeants des grandes entreprises des deux côtés de la Manche sont plus structurées que jadis par l’internationalisation de leur formation et leur familiarité avec le monde financier, leur rapport à l’État demeure nettement différent.
[14] Faure Samuel B.H., Lebrou Vincent. 2019. Du mot d’ordre politique à la controverse académique : l’intégration différenciée est-elle l’avenir de l’Union européenne ?. Revue française de science politique. 69 (4): 689-693.
Premières lignes – Les tensions survenues au sein de la zone euro, la fragmentation de l’espace Schengen, la mise en œuvre de la coopération structurée permanente dans le secteur de la défense, ou encore le renforcement de l’usage des mécanismes d’« opt-out » et d’« opt-in » par les États, et l’exemple récent du Brexit le rappellent : l’Union européenne (UE) se trouve confrontée depuis deux décennies à une série de crises aux ressorts divers mais qui ont eu pour effet, au cours des dernières années, de fortement affecter son fonctionnement. Une Europe à « géométrie variable » aurait progressivement fait son apparition depuis le début des années 20002, laissant aux États le choix de prendre leurs distances avec certaines politiques publiques européennes. Dans le même temps, …
[13] Faure Samuel B.H. 2019. L’ambivalence de la politique d’armement britannique vis-à-vis de l’Europe. Les Études du CERI. 244. 38p.
Résumé – Publiée dans le contexte du Brexit, cette étude analyse la politique d’armement du Royaume-Uni pour éclairer le « double rapport » du Royaume-Uni à l’Europe : être in en prenant part à des coopérations avec d’autres Etats européens, être out en restant éloigné, voire en quittant des programmes multilatéraux en Europe. À partir de données exclusives, elle montre que la participation britannique au programme d’avion de transport militaire A400M résulte d’une stratégie portée par un assemblage d’acteurs politiques, administratifs et industriels qui, percevant l’A400M comme un « camion » plutôt que comme une « voiture de course », utilisent le cadre de coopération européenne pour maintenir le rang de l’industrie de la défense britannique. Quant à la décision de ne pas participer au programme EuroMale, elle découle d’un affaiblissement de la volonté des acteurs politiques et, concomitamment, d’un renforcement des relations conflictuelles entre les administrations et les industries françaises et britanniques. Ce faisant, cette recherche contribue à la littérature sur l’acquisition d’armements par des partenariats internationaux en études stratégiques, et à celle sur l’intégration différenciée en études européennes.
[12] Faure Samuel B.H. 2019. Varieties of international co-operation: France’s ‘flexilateral’ policy in the context of Brexit. French Politics. 17 (1) : 1-25.
Abstract – The aim of this article is to articulate conceptually the varieties of international co-operation in which states take part. In theories of international relations, international co-operation is generally analysed either through instances of multilateral collaboration (EU, UN, NATO), through bilateral alliances (Franco-German relationship), or through “minilateral” clubs (G7). Yet the literature does not offer a concept for linking these three models of international co-operation. Nevertheless, in practice, states simultaneously use varieties of international co-operation to address global public problems such as climate change, migration crises, and the fight against terrorism. To address this shortcoming, it is necessary to shift the focus from each type of international co-operation to their “interstices”, in order to identify the relations between the types of international co-operation and their reciprocal effects on decisions taken by the state. It is to do this that the concept of “flexilateralism” has been developed. This neologism describes the policy through which a state simultaneously implements varieties of international co–operation to address a public problem. A state’s “flexilateral” policy, or flexilateralism, is operationalised by revealing four varieties of international co-operation: bilateralism (co-operation between two states), minilateralism (co-operation within an exclusive group of states), multilateralism (co-operation within an inclusive group of states), and unilateralism (no co-operation). The concept of flexilateralism is applied through the case of France’s defence procurement policy in the context of the Brexit negotiations. By taking seriously varieties of international co-operation, the concept of flexilateralism goes a step further to explain the policy-making and implementation of state’s foreign policy.
2018
[11] Faure Samuel B.H. 2018. Fifty Sociological Shades of International Relations Theory. The case of EU Peacekeeping Policy. European Review of International Studies. 5 (2) : 41-55.
Introduction – A man stands alone in the desert, holding a watermelon under his arm. He is wearing a jellaba and looks into the distance with a guarded expression. What is he waiting for? Behind him, a military vehicle bearing the European Union (EU) ag approaches. What has it come for? Will the encounter between the man and the vehicle take place? This theatrical scene, with something of Waiting for Godot about it, is on the cover of Antoine Rayroux’s book L’Union européenne et le maintien de la paix en Afrique [The European Union and Peacekeeping in Africa]. This book is the result of a political science doctoral thesis written while studying at the University of Montreal and the Free University of Brussels. It was published at the same time as the book L’Union européenne et la paix [The European Union and Peace] edited by Anne Bazin and Charles Tenenbaum, which brings together chie y French researchers. These two books from the French-speaking world look at the emergence, and subsequent institutionalisation, of the EU as an actor in peacekeeping during the 2000s and 2010s, taking sociological approaches to theories of international relations. The actors, their practices, and the institutional contexts in which they operate are taken seriously. …
[10] Faure Samuel B.H. 2018. La politique du « flexilatéralisme » : le cas de la politique française d’armement dans le contexte du Brexit. Les Champs de Mars. 30 (1) : 73-101.
Résumé – Quels sont les types de coopération internationale utilisés par l’État pour acquérir des armements et comment les articuler conceptuellement ? Cet article développe le concept du « flexilatéralisme ». Ce néologisme définit la politique par laquelle un État mobilise simultanément différents types de coopération internationale pour répondre à un problème public comme l’acquisition d’armements. La politique du flexilatéralisme ou « flexilatérale » d’un État est opérationnalisée en révélant les différents types de coopération internationale qui le constituent et qui sont qualifiés des « variétés de l’internationalisme ». Les variétés de l’internationalisme se situent à deux échelles, européenne et transatlantique, et prennent quatre formes : l’unilatéralisme (pas de coopération), le bilatéralisme (coopération entre deux États), le minilatéralisme (coopération entre un groupe d’États exclusif) et le multilatéralisme (coopération entre un groupe d’États inclusif). Au-delà de la littérature ayant trait à la politique d’armement en Europe, le concept du flexilatéralisme contribue, sous l’angle des relations internationales, à celles portant sur l’intégration différenciée et la désintégration de l’UE d’une part, et à celles ayant trait aux variétés du militarisme libéral et du capitalisme industriel de la défense d’autre part. Le concept du flexilatéralisme est illustré par l’élaboration de la politique d’armement de la France, dans le contexte des négociations sur le Brexit.
2017
[9] Faure Samuel B.H., Lequesne, Christian. 2017. La ‘logique du praticable’ à l’épreuve de la pratique scientifique. Études internationales. 48 (2) : 191-202.
Résumé – Cet article est une réflexion critique sur la « logique du praticable » de Vincent Pouliot qui a contribué depuis dix ans à faire progresser la théorie des Relations internationales. À partir de leurs propres travaux, les auteurs formulent trois questionnements relatifs à la « logique du praticable ». D’abord, ils s’interrogent sur l’enchâssement de la « logique du praticable » avec les logiques réflexives dans la construction théorique de Vincent Pouliot. Ensuite, ils réfléchissent à son opérationnalisation méthodologique. Enfin, ils examinent le statut des données empiriques et de leurs usages. Afin d’assumer la rupture prônée par Vincent Pouliot, les auteurs invitent à considérer plusieurs « logiques du praticable » et à se tourner davantage encore vers la recherche ethnographique de terrain pour renouveler la théorie des Relations internationales.
[8] Faure Samuel B.H. 2017. The Nation, Bureaucratic Functionality, and EU Institutions: Three Socialization Worlds of CSDP Actors. St Antony’s International Review. 12 (2) : 190-206.
Abstract – This paper engages with the theoretical debates about the emergence of a European Union (EU) strategic culture by focusing on social representations of the Common Security and Defence Policy (CSDP) actors. Using a case study of military cooperation areas, during a period of security crises (2008–2014), two research questions are addressed: (1) What are CSDP actors’ social representations on military cooperation areas? (2) How do national, functional, and institutional socialization processes shape the emergence of the EU strategic culture? The paper shows that (1) CSDP actors have sharply state-centric social representations of defence and security issues. Nevertheless, the European security field is not only structured by the national cleavage between states, and especially between great powers in Europe, but also by transnational political cleavages. As regards military cooperation areas, CSDP actors share a set of social representations in favour of European cooperation through the CSDP rather than transatlantic cooperation through NATO. Their social representations are not reducible to their national preferences and suggest the emergence of an EU strategic culture. (2) This EU strategic culture is shaped within three areas or worlds of socialization: one national (the nation) and two transnational (bureaucratic functionality and EU institutions). This paper is based on a questionnaire of closed questions and on a set of semi-structured interviews, which investigated networks and social representations of CSDP actors in France, Germany, the United Kingdom (which are the three main military players in Europe), and in EU institutions. This paper contributes to the field of EU studies by offering a sociological perspective on the CSDP.
2015
[7] Faure Samuel B.H., Hoeffler Catherine. 2015. L’ « européanisation sans l’Union européenne » ? Penser le changement des politiques militaires. Politique européenne. 48 (2): 8-27.
Premières lignes – L’une des conséquences de la spécialisation du travail scientifique (Elias, 1991 ; Hall, 2007 ; Bickerton, 2012 ; Lahire, 2012) est le développement d’un jargon propre à un domaine d’études qui est difficilement intelligible par tout un chacun. Les études européennes n’échappent pas à cet écueil. « Intégration européenne », « européanisation », « UEisation », « institutionnalisation européenne », « bruxellisation » : un ensemble de concepts a été développé dans le but d’objectiver les développements politiques de l’Europe, incluant les dynamiques verticales d’intégration et les dynamiques horizontales entre pays européens. Il n’est pas évident de les distinguer en raison des définitions approximatives ou mouvantes, des usages différents d’un même concept ou du même usage de plusieurs concepts. …
[6] Béraud-Sudreau Lucie, Faure Samuel B.H., Sladeczek Michael. 2015. Réguler le commerce des armes par le Parlement et l’opinion publique. Comparaison du contrôle des exportations d’armement en Allemagne, France, Royaume-Uni et Suède. Politique européenne. 48 (2): 82-121.
Résumé – En cherchant à expliquer pourquoi les exportations d’armement sont fortement régulées par certains États européens et plus faiblement par d’autres cet article défend l’idée d’une absence d’européanisation du contrôle des exportations d’armement, et que ni la relation Etat-industrie ni l’implication des acteurs exécutifs n’expliquent ces variations. Deux hypothèses alternatives sont proposées : la position du Parlement dans le processus de décision du contrôle des ventes d’armes et la saillance de l’enjeu des ventes d’armes auprès de l’opinion publique.
[5] Faure, Samuel B.H. 2015. La coopération internationale dans le secteur de l’armement. Apports et critiques de la littérature à la lumière du cas français. Questions de recherche. 46. 45p.
Résumé – Cet article porte sur le dilemme décisionnel de la politique d’acquisition d’armements. Pourquoi un Etat décide-t-il parfois de coopérer à l’international avec d’autres Etats et leurs industries de défense, pour acheter des biens militaires tels que des avions de combat, des chars d’assaut ou des navires de guerre, et pourquoi décide-t-il parfois de ne pas coopérer en privilégiant l’autarcie ? Pour répondre à cette « question de recherche », cet article rassemble, sous la forme d’une revue de la littérature, l’ensemble des contributions en science politique (soit près de cent références) qui visent à expliquer cette variation décisionnelle. L’objectif est de cartographier l’ensemble des modèles explicatifs de ce dilemme en testant leurs propositions théorique et méthodologique sur le cas de la France, pour identifier leurs principaux apports ainsi que leurs limites.
2012
[4] Faure, Samuel. 2012. Contextualiser les phénomènes sociaux au-delà de l’Etat-nation. Gouvernement et action publique. 3 : 127-135.
Premières lignes – Dialogue de sourds. C’est par le rappel d’un dialogue de sourd sentre l’historien Fernand Braudel et le sociologue Pierre Bourdieu sur l’usage du temps long en histoire – le premier le défen-dant, le second le critiquant – que s’ouvre Monde pluriel. Penser l’unité des sciences sociales. Qui a raison ? Bernard Lahire les renvoie dos à dos en formulant deux critiques : une montée en généralités abusive et une division du travail excessive. Produit de logiques de distinction académiques, la position d’universalisation théorique considère qu’une même boîte à outils conceptuels est en mesure d’analyser une infinité d’objets et de problématiques. À rebours, Lahire estime que les modèles théoriques doivent être choisis en fonction de…
[3] Faure, Samuel. 2012. Coopérer comme politique d’armement en Europe. Les Champs de Mars. 24: 114-122.
Premières lignes – Originaire de Heidelberg, formé à l’université de Cornell par Peter Katzenstein, Ulrich Krotz est maître de conférences à l’université de Brown. Dans Flying Tiger, Krotz étudie le développement et la production, par l’Allemagne et la France dans le cadre d’une coopération bilétarale : d’un hélicoptère de combat : le Tigre. Le Tigre est un hélicoptère de deuxième génération, c’est-à-dire technologiquement avancé (vol de nuit, misiles de troisième génération). L’agent 007 y avait recourt dans Goldeneye (1995). Il s’agissait alors d’un prototype. La première série de Tigre est livrée à l’Allemagne et à la France en 2005. En 2009, trois Tigre « français » réalisent leur première mission militaire en Afghanistan. Ce programme d’armement aurait coûté près de 7,5 milliards d’euros (Krotz, 2011). L’objectif de cette recherche est de comprendre les raisons qui ont conduit l’Allemagne et la France à coopérer. Krotz vise à…
2011 and before
[2] Dubarry Thibault, Faure Samuel. 2011. Résistances à la fermeture d’un espace de tortures : le camp de Guantanamo. Dynamiques internationales. 5: 1-11.
Résumé – L’élection de Barack Obama fin 2008 appelait un changement politique radical. Le nouveau Président des Etats-Unis faisait de la fermeture du camp de Guantanamo, espace caractérisé par une normalisation de la torture et de la violation du droit international, l’une de ses priorités politiques. Pourtant, plus de deux ans après son élection, le camp de Guantanamo n’est toujours pas fermé. Une rupture discursive a été opérée par l’administration Obama (le camp doit être fermé) sans qu’un changement politique puisse être administrativement acté (fermeture du camp). Comment expliquer, malgré la volonté politique affichée, que l’administration Obama n’ait toujours pas fermé le camp de Guantanamo ? Les difficultés rencontrées par l’administration Obama s’expliquent par des résistances structurelles dont font état les concepts de « dépendance au sentier » et d' »hystérésis de l’habitus » et de « culture stratégique ».
[1] Mérand Frédéric, Bonneu Mathias, Faure Samuel. 2009. What do ESDP Actors Want ? An Exploratory Analysis. European Security. 18 (3): 327-344.
Abstract – This paper analyzes the preferences of European defense actors vis-à-vis the European security and defense policy (ESDP) with a view to identifying the main ideational points of convergence and fault lines that structures this policy domain. In an exploratory analysis that relies on an original data-set compiled from systematic interviews conducted with 73 ESDP actors in France, the UK, Germany, and Brussels, we address two research questions. First, what do ESDP actors think about ESDP? Second, can we classify their preferences according to sociological factors that underpin the ESDP domain? To conceptualize the belief system of ESDP actors, we propose a typology that distinguishes (1) the social context in which ESDP actors are embedded and (2) the specific ESDP aspects about which preferences are shaped. Our results suggest that both national and occupational variables play an important role in explaining the preferences of ESDP actors.